Souleymane SO, directeur Ecole du village de Ouro-Mougnal

« J’ai été affecté dans ce village il y a 5 ans environs. Mon école compte 125 élèves (45 filles de 80 garçons). A mon arrivée, les habitants m’ont rapporté que depuis 25 ans, il n’y avait qu’une seule fontaine qui alimentait tous les habitants. J’ai aussi constaté dès les premiers moments des mauvais comportements comme les défécations à l’air libre, les problèmes de cohabitation entre les hommes et les animaux au niveau des points d’eau. L’idée répandue ici était que se soulager dans une latrine était inutile. Les maladies sont provoquées souvent par Dieu. Les enfants également se lavaient peu les mains avant de manger. Mais tout cela a bien changé avec les activités de ce projet depuis mai 2017. Dans ce village, les activités ont permis de réaliser des blocs de latrines, des bornes fontaines. Le projet a aussi encouragé les habitants à construire plus de 80 latrines. Aujourd’hui, les enseignants sont soulagés lorsqu’ils abordent avec les enfants les cours sur l’hygiène. Quand nous parlons de latrines, les élèves savent automatiquement de quoi il s’agit. Celles construites dans le projet sont légèrement différentes des latrines des villageois ou de l’Etat. Les sensibilisations de la Croix-Rouge nous aident énormément dans nos leçons sur la morale. Nous avons aussi remarqué que les enfants se lavent régulièrement les mains avant de manger et même après. Ils en font de même lorsqu’ils sortent des toilettes. Avec tous ces changements, nous leur disons MERCI. Je suggère pour l’avenir davantage de formations pour les enseignants sur les modules de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Il est aussi souhaitable qu’on prévoit des frais des communications pour nous permettre de mieux échanger avec les animateurs du projet. »
Djamila Hama DICKO, élève en classe de CE1, Ecole du village de Ouro-Mougnal

« J’ai 9 ans et je fais partie du club d’hygiène de mon école qui compte 7 membres. Quand je serai grande, je veux ressembler à mon maitre, puisque je veux devenir enseignante comme lui. Je connais bien la Croix-Rouge. C’est elle qui est venue construire des latrines dans notre école, des pompes pour avoir de l’eau propre. Elle nous a aussi donné des savons, des bidons, des râteaux. Avant, on voyait beaucoup de personnes qui faisaient leurs besoins dans la nature. Parfois, certains de mes camarades marchaient dessus en venant à l’école et cela sentait mauvais. Beaucoup d’élève aussi ne savaient pas qu’après avoir joué, il fallait se laver les mains au savon. La Croix-Rouge est venue dans notre école et nous appris de plusieurs choses. C’est ce que nous faisons d’ailleurs dans le club d’hygiène. Par exemple, il faut toujours se laver les mains quand on va aux toilettes. Il faut aussi se laver bien les mains avec du savon avant et quand on a fini de manger. On a dit que cela permet d’éviter les maladies. En tout cas, nous sommes contents d’avoir été sensibilisés. Demain si les gens de la Croix-Rouge viennent, je veux qu’ils m’apportent des chaussures pour nous protéger et aussi des ballons de football pour jouer à l’école. »
Lassané DERA, enseignant de la classe de CE1 à l’école du village de Niagassi

« Je connais ce village depuis 2 ans. J’avais souvent le cœur serré en entrant dans certaines concessions et au niveau des pompes, tant l’insalubrité y régnait. Les animaux et les hommes contribuaient à rendre ces espaces très insalubres. Malgré tout, on n’était pas trop dérangé par les odeurs désagréables. Progressivement, au contact des animateurs de ce projet de la Croix-Rouge, les choses ont commencé à changer. En effet, nous avons bénéficié de formations sur le WASH pour nous aider à être aptes à encadrer les élèves. Ce projet nous a dotés de dispositif de lave-mains très pratique, c’est-à-dire les tipi-tap. Je remarque que les élèves les utilisent avec beaucoup de facilité et de plaisir au moment de boire leurs bouillies ou les autres repas. Nous avons constaté que les maladies régulièrement constaté comme les maux de ventre sont devenus moins fréquents. Nous avons également bénéficié de nouvelles latrines, du matériel d’assainissement (gants, balais, savon, grésil). Notre club d’hygiène nous permet d’impliquer un peu plus les élèves. Ce sont eux qui font le point toute les semaines pour nous dire la classe la plus propre. Nous sentons néanmoins que les communautés ont besoin d’être davantage motivées pour s’impliquer dans les activités de sensibilisation afin de nous permettre de faire passer les messages. Je relève aussi qu’avec les mouvement du personnel enseignant, il y a régulièrement de nouveaux venus. Cette année, par exemple, tous mes collègues viennent d’arriver dans la zone. Je pense qu’ils devraient être aussi formés pour m’épauler plus efficacement. Il faut aussi le faire en direction des COGES et songer aussi à faire des projections grand public »
Aziz KABORE, 12 ans, élève en classe de CM2, école village de Niagassi

« J’ai toujours rêvé de devenir enseignant comme mon maitre. C’est lui qui m’a dit l’année passée d’être membre du club d’hygiène de mon école. Toutes les semaines, nous contrôlons la propreté dans les salles. Moi j’ai remarqué que c’est la classe de CM1 qui est toujours la plus propre. Mon mère avait déjà construit une latrine à la maison pour toute la famille. D’autres personnes ont commencé à faire la même. Je pense que tout ça c’est grâce à la Croix-Rouge. Je me rappelle que nous avons reçu de l’eau de javel, des gants, des dabas. Et puis depuis quelques mois, nous n’avons plus besoin d’aller dans les broussailles pour faire nos besoins. Il y a maintenant de nouvelles toilettes pour les garçons et les filles. Ma maman aussi et mes sœurs viennent chercher de l’eau à la pompe qui a été construite. Pendant les cours, le maitre nous a expliqué qu’en lavant les mains avant de manger et après être sorti des toilettes, on ne va pas tomber malade. Il nous dit également de bien nettoyer chaque semaine. Je dis merci aux gens de la Croix-Rouge. Mes camarades et moi voulons maintenant qu’ils continuent de nous aider. Nous voulons de la nourriture, des chaussures et des ballons. »